Pour un langage qui ne stigmatise pas : nouveaux outils!

La Maison Jean Lapointe est fière de présenter deux outils ayant pour but d’informer et de sensibiliser toute personne oeuvrant en dépendance à l’utilisation d’un langage non stigmatisant : un guide et une capsule vidéo animée.

Ces outils novateurs font la promotion d’un langage inclusif et non stigmatisant, pouvant contribuer à créer un environnement plus respectueux et accueillant pour les personnes aux prises avec des problèmes de consommation ou de dépendance.

Un langage stigmatisant fait référence à l’utilisation de termes, expressions ou discours qui contribuent à créer une perception négative, dévalorisante ou discriminatoire. Cela peut renforcer les sentiments de honte, de culpabilité et d’isolement, ce qui rend encore plus difficile pour les personnes qui ont une dépendance de demander de l’aide et de se rétablir.

En matière de consommation et de traitement des dépendances, il existe diverses approches reconnues et adaptées à différents besoins. À la Maison Jean Lapointe, le modèle d’intervention est celui du Modèle Minnesota, guidé par cinq grand principes :

  1. La dépendance est une maladie
  2. L’objectif est l’abstinence
  3. L’intégration des 12 étapes
  4. La force du groupe favorise le changement
  5. L’adhésion aux groupes d’entraide est privilégiée

Dans les groupes d’entraide, des mots comme « alcooliques », « joueurs » et « cocaïnomanes » sont souvent utilisés. De là l’importance d’avoir une réflexion sur la stigmatisation. Pour nous l’objectif n’est pas de cesser d’employer ces mots, mais bien de conscientiser à leur utilisation afin de s’assurer que les personnes qui les emploient y adhèrent bien, et que l’utilisation de ces termes ne stigmatisent personne. En ce sens, on met l’emphase sur l’importance de demander aux personnes avec quels termes elles sont à l’aise.

Cette démarche est alignée avec les valeurs de bienveillance et de respect qui sont au coeur des pratiques de la MJL :

« L’impact des mots sur notre clientèle est un sujet qui nous intéresse depuis de nombreuses années. D’une part, il y a les groupes d’entraide avec leurs croyances et leurs traditions, et puis la Maison Jean Lapointe, qui s’inspire des fraternités, mais qui se base sur les meilleures pratiques en traitement.

J’aime expliquer que la dépendance cherche à te faire croire que tu n’es pas malade. Donc, si à tous les jours, et à tous les meetings auxquels tu assistes, tu te présentes en disant, “ Bob, alcoolique “, tu empêches ton cerveau de te faire croire que tu n’es plus malade. Ce n’est pas pour te stigmatiser mais pour que tu n’oublies pas que tu ne guéris pas d’une dépendance et que tu dois être vigilant en tout temps.

Il faut bien expliquer tout cela à la clientèle et au personnel, puis les laisser choisir les termes qui conviennent à leur propre situation. »

-Anne Elizabeth Lapointe

Voici donc le guide pour un langage qui ne stigmatise pas. Il a été conçu dans un esprit non-moralisateur, en gardant en tête qu’il importe de ne jamais éviter des conversations essentielles par peur d’utiliser le mauvais mot.

Finalement, vous pouvez visionner ici la courte vidéo animée, dans laquelle Alex et Rosalie, deux personnages qui ont terminé leur traitement à la MJL, expliquent l’impact des mots sur lui et elle.

Ce projet, rendu possible grâce aux Fonds Vinci Canada, a été conçu en collaboration avec le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) et avec la consultation des intervenant.e.s de la Maison Jean Lapointe.

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